La ville de Fes était décrite comme ceci par une voyageuse du Maroc : par la porte de Boujeloud, on pénètre dans les souks, par un dédale de ruelles qui mène à la medersa mérinide des parfumeurs (Attârin), puis à la mosquée-cathédrale des Kairouanais (Al-Qarawiyin)...
Ce donc sont souvent les parfums, les odeurs qui marquent concernant l'identité d'un pays. Or l'un des produits les plus emblématique du Maroc, son huile, l'huile d'argan n'en a pas !
Il faut distinguer en effet l'huile d'argan cosmétiques de l'huile alimentaire, beaucoup plus chère. Toutes deux sont issues de l'argan, cet arbre connu pour être envahi par les chèvres (nombreuses photos sur le web).
Elle se raffine au milieu de toute cette activité des médina : des berbères du Moyen Atlas, aux enfants de Sidi Ahmed ou Moussa, montreurs de singes, jongleurs et bateleurs du Sous. A chaque instant une mise en garde (balèèèk !) sonore annonce l'imminente collision avec une troupe d'âniers, un ancêtre à bésicles confectionnant un talisman prophylactique... Puis les souks des teinturiers aux étals nettoyés au savon noir (autre produit culte du Maroc, dont les vertus cosmétiques sont uniques), des menuisiers et des doreurs. Dans la maison marocaine, autour du patio, s'ordonnent les longues et hautes pièces aux faIences décorées qui sont les azulejos andalous. Les murs épais, aveugles sur la rue, aux portes impressionnantes, défendent des biens précieux.
Une telle répartition fait cependant dire à un jeune marocain :"j'apprécie pleinement le charme et le raffinement de nos demeures traditionnelles, mais je sens, comme la plupart des Marocains de ma génération, l'impérieuse nécessité de modifier le décor de notre vie".
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