Pour
les pédagogues, le redoublement est un cautère sur une jambe de
bois. Seul un soutien ciblé sur les matières déficientes peut
durablement aider les élèves en difficulté. Dans son avant-projet
de nouvelle loi scolaire, le canton de Vaud a décidé d’emboîter
le pas des experts. Genève reste, lui, très parcimonieux en la
matière: il n’admet qu’un redoublement en primaire.
Pour les pédagogues, le redoublement est un
cautère sur une jambe de bois. Seul un soutien ciblé sur les
matières déficientes peut durablement aider les élèves en
difficulté. Dans son avant-projet de nouvelle loi scolaire, le
canton de Vaud a décidé d’emboîter le pas des experts. Genève
reste, lui, très parcimonieux en la matière: il n’admet qu’un
redoublement en primaire.
Refaire une année scolaire, lorsque les normes de
promotion ne sont pas atteintes, est contre-productif. Les
chercheurs sont, à cet égard, unanimes. Mais à la décharge des
autorités scolaires, le redoublement a longtemps eu ses
porte-drapeaux. Dans les années 1920, des études ont mis en
évidence que les élèves faibles progressent pendant l’année
répétée.
Moins performants
Mais, depuis le tournant des années 1960, les recherches ont affiné l’analyse. C’est ce qu’explique, en substance, le professeur M. Crihay de la Faculté des sciences de l’éducation de l’Université de Genève. Des spécialistes ont mesuré les compétences d’élèves en situation d’échec. «Ils ont constitué deux groupes d’élèves en difficulté scolaire. Dans le premier, les enfants ont redoublé, dans le second, ils ont poursuivi leur scolarité. Résultat, le taux de progression des seconds est supérieur à celui des premiers», relève-t-il.
Mais, depuis le tournant des années 1960, les recherches ont affiné l’analyse. C’est ce qu’explique, en substance, le professeur M. Crihay de la Faculté des sciences de l’éducation de l’Université de Genève. Des spécialistes ont mesuré les compétences d’élèves en situation d’échec. «Ils ont constitué deux groupes d’élèves en difficulté scolaire. Dans le premier, les enfants ont redoublé, dans le second, ils ont poursuivi leur scolarité. Résultat, le taux de progression des seconds est supérieur à celui des premiers», relève-t-il.
La même observation, réalisée sur cinq ans,
montre que les redoublants finissent par atteindre le même niveau
de performance que les non redoublants atteignent, mais avec un an
de retard. Cette étude n’est pas la seule à disqualifier la
répétition du programme scolaire. Une quantité impressionnante de
recherches convergent vers une semblable conclusion : partant d’un
niveau de difficulté scolaire équivalent, les non redoublants
progressent davantage.