vendredi, avril 15, 2016

Ecole : faut-il supprimer le redoublement ?

Pour les pédagogues, le redoublement est un cautère sur une jambe de bois. Seul un soutien ciblé sur les matières déficientes peut durablement aider les élèves en difficulté. Dans son avant-projet de nouvelle loi scolaire, le canton de Vaud a décidé d’emboîter le pas des experts. Genève reste, lui, très parcimonieux en la matière: il n’admet qu’un redoublement en primaire.

Pour les pédagogues, le redoublement est un cautère sur une jambe de bois. Seul un soutien ciblé sur les matières déficientes peut durablement aider les élèves en difficulté. Dans son avant-projet de nouvelle loi scolaire, le canton de Vaud a décidé d’emboîter le pas des experts. Genève reste, lui, très parcimonieux en la matière: il n’admet qu’un redoublement en primaire.

Refaire une année scolaire, lorsque les normes de promotion ne sont pas atteintes, est contre-productif. Les chercheurs sont, à cet égard, unanimes. Mais à la décharge des autorités scolaires, le redoublement a longtemps eu ses porte-drapeaux. Dans les années 1920, des études ont mis en évidence que les élèves faibles progressent pendant l’année répétée.

Moins performants
Mais, depuis le tournant des années 1960, les recherches ont affiné l’analyse. C’est ce qu’explique, en substance, le professeur M. Crihay de la Faculté des sciences de l’éducation de l’Université de Genève. Des spécialistes ont mesuré les compétences d’élèves en situation d’échec. «Ils ont constitué deux groupes d’élèves en difficulté scolaire. Dans le premier, les enfants ont redoublé, dans le second, ils ont poursuivi leur scolarité. Résultat, le taux de progression des seconds est supérieur à celui des premiers», relève-t-il.

La même observation, réalisée sur cinq ans, montre que les redoublants finissent par atteindre le même niveau de performance que les non redoublants atteignent, mais avec un an de retard. Cette étude n’est pas la seule à disqualifier la répétition du programme scolaire. Une quantité impressionnante de recherches convergent vers une semblable conclusion : partant d’un niveau de difficulté scolaire équivalent, les non redoublants progressent davantage.

à suivre...

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